Bien que cela puisse être tentant, il n'est pas du tout judicieux de dire ce que vous avez envie de dire. On vous dit et on vous répète de donner à votre travail une touche personnelle, on met en avant votre perception du texte ; c'est du pipeau !
Non :
Néanmoins, je pense que percevoir ce passage comme l'éloge implicite de la paresse est un peu exagéré voire même tiré par les cheveux. De toute manière, ce passage n'a aucun intérêt et est même franchement ennuyeux et vide.
Face à votre copie, le correcteur n'aime pas lire que vous ne pensez pas comme lui. Le degré de tolérance peut varier, mais en général, il préférera toujours lire un texte qui lui donnera raison. Si vous ne savez pas qui vous corrige, vous ne pouvez pas adapter aussi finement votre propos, mais certains conseils généraux s'appliquent : ne jamais critiquer ni l'auteur, ni le passage, ni la question posée, et en vanter ouvertement les mérites (attention, cela ne s'applique pas à une affirmation qu'on vous demande de « nuancer » ou de « contraster »).
En effet, si certains professeurs toléreront, voire apprécieront une critique pertinente qui montre les limites d'un texte, d'un document, voire d'une question ou même de leur propre opinion, d'autres y réagiront allergiquement. Si la critique est irréprochable, on ne la remettra pas en question, mais on risque de vous noter mal. Si elle est sujette à discussion - si vous apportez des arguments au débat -, vous vous exposez au risque qu'ils soient, à juste titre ou pas, remis en cause. Or, c'est votre correcteur qui, en regardant un texte écrit, aura le dernier mot ; s'il pense avoir trouvé un contre-argument, il pensera avoir raison, et ce même si, à l'oral, vous auriez pu lui rétorquer un contre-contre argument.
Donc, n'entrez jamais dans une logique de conflit avec celui qui vous corrige, et ne prenez jamais le risque de le faire. Vantez les mérites du texte même s'il vous déplaît. Cependant, attention ! Il ne faut pas que l'on ait l'impression que vous jugez le texte.
Non :
Le texte, fort intéressant, est d'ailleurs tout à fait bien construit. L'usage du champ lexical de la forêt est parfaitement adapté au contexte, et Colette démontre ici une très grande maîtrise, de même que de bonnes capacités de mise en forme.
Oui :
Élan de sincérité, cri poussé contre la domination d'une pensée réformiste très présente dans le contexte, véritable appel incitant au retour à des valeurs traditionnelles au détriment d'une croyance aveugle dans le progrès scientifique, le texte de Colette, dans son style inimitable, fait donc un vibrant éloge au travers de son utilisation du champ lexical de la forêt.
On vous demande de l'investissement personnel, il faut donc en mettre, mais le truc est de s'investir avec force et assurance en régurgitant le cours, en faisant croire que c'est votre opinion personnelle.
Oui :
Néanmoins, on pourrait également voir ce texte comme un hymne lyrique à la figure de la mère.
Lorsque vous affirmez du cours, soyez sûr de vous ; soyez prudent, en revanche, quand vous en sortez.
Oui :
On pourrait toutefois supposer que Colette ait voulu, par ce texte, reprendre également des éléments de la thématique baroque.
Antoine Amarilli 2006-04-24