Quand je parle de ne « rien » dire, le terme est abusif. Il est impossible de remplir un texte avec du rien ; l'idée est d'écrire autant que possible pour dire aussi peu que possible, et si le rapport idées sur longueur doit tendre vers zéro, jamais il ne sera nul.
Aussi, il est nécessaire d'avoir tout de même une vague connaissance du sujet dont vous allez parler. Non, non, rassurez-vous, il n'est pas nécessaire de connaître tout le cours. Pour le sujet « En quoi le texte A est-il baroque ? », il faut avoir plusieurs compétences pour répondre : comprendre la question ; avoir lu le texte ; savoir à peu près ce qu'est le baroque. Si vous n'avez jamais entendu ce terme de votre vie, désolé, mais vous êtes dans le pétrin.
Maintenant, et bien que la quantité de savoir nécessaire dépende de la quantité de texte que vous souhaitez obtenir au final, il n'est pas nécessaire d'être un expert. En général, il suffit juste de connaître quelques mots-clés sur le sujet, par exemple : « Jules Vallès : journaliste, écrivain engagé, manifeste contre Napoléon, écrit L'Enfant, Le Bachelier et L'Insurgé, trilogie qui met en scène un personnage lui ressemblant, Jacques Vingtras. » « Baroque : perte des repères, métamorphose, surcharge, confrontation avec la mort ». C'est facile à retenir, c'est de la culture générale.
Si vous savez, de cette manière, une dizaine de mots-clés à propos de votre sujet, votre capacité à déblatérer finira par vous impressionner. Sachant ce qui est caractéristique du baroque, pour reprendre l'exemple précédent, vous pourrez relever tout et n'importe quoi du moment que ça rentre quelque peu dans la définition.
Oui :
Enfin, la confrontation à un lieu familier dont on constate qu'il est différent de ce dont on se rappelait est également une forme de perte des repères, de métamorphose, caractéristique du baroque. On pourrait même affirmer qu'il confronte le personnage à la mort, mort de sa mémoire, du lieu de son souvenir, mais également mort liée à la notion de passage du temps, que l'on ressent vivement ici.
Antoine Amarilli 2006-04-24