Si « ce qui se conçoit bien s'énonce clairement », l'emploi de tournures imbuvables et de phrases à rallonge est parfois - souvent - judicieux : « pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? »
Oui :
L'oxymore symbolise d'une part une hésitation du narrateur qui, malgré sa détermination farouche à résoudre les problèmes auquel il fait face, est en proie au doute dans des circonstances présentées comme inhabituelles et désorientantes et mène un ardent combat contre lui même, et, d'autre part, symbolise un antagonisme obsédant entre le bien et le mal, notions abstraites qu'il devient soudain urgent de distinguer et de séparer, une tâche rendue difficile par l'ambivalence des personnages dont le rôle au sein de la quête du narrateur est prépondérant ; le doute apparaît donc comme l'élément assurant l'unité des deux interprétations, soulignant l'une comme l'autre la complexité et la richesse du texte dans sa capacité à mettre en place une atmosphère.
Toutefois, il est peu apprécié de trop employer des parenthèses ou des tirets. Cela alourdit encore plus, et est bien commode, mais on vous reprochera, et pas forcément à tort, que ce n'est qu'une solution facile pour ne pas avoir à rédiger convenablement. Faites donc un effort, car on peut presque toujours remplacer ces constructions par autre chose, qui permet de gagner en complexité au détriment de la désorientation induite par l'interruption du discours par une proposition introduite par des parenthèses ou des tirets. Si l'on peut vous dire qu'il faut « éviter », il est très vivement conseillé de ne pas du tout utiliser ces tournures, et surtout dans les cas où l'on cherche à juger votre maîtrise de la langue en plus de votre propos. Bien entendu, les parenthèses imbriquées sont impardonnables.
Non :
Ce texte (qui se rattache à l'esthétique baroque), fait également usage du registre tragique (voire même pathétique). Néanmoins - et c'est là une de ses principales dimensions -, il exprime un critique sociale - particulièrement adaptée au contexte culturel.
Oui :
Ce texte, qui se rattache à l'esthétique baroque, fait également usage du registre tragique, voire même pathétique. Néanmoins, une de ses principales dimensions est la critique sociale qu'il exprime ; celle-ci est d'ailleurs particulièrement adaptée au contexte culturel.
Attention toutefois à bien vous relire. Même avec l'habitude, il arrive que l'on se perde dans le fil de sa phrase, et qu'on se méprenne dans les accords. Ou plutôt, qu'elle échappe à tout contrôle, formant une suite de mots mal construite sans aucun sens. Méfiez-vous tout particulièrement de tout ce qui vous interrompt dans votre labeur « créatif » : le bruit, les distractions diverses, etc. Lorsque vous avez été distrait, faites attention à ne pas terminer votre phrase trop vite ; il n'est d'ailleurs jamais superflu de relire la phrase en question, pour être sûr de ne pas faire d'erreur.
Aussi invraisemblable que cela puisse paraître à ceux qui sont incommodés par les phrases qui sont dépourvues de sens du fait de leur mauvaise construction, il arrive que cela passe inaperçu. J'ai déjà relu des travaux rendus et corrigés où je découvrais que j'avais écrit des phrases sans queue ni tête, que le correcteur n'avait tout simplement pas remarquées ; j'ai déjà reçu une copie dont la remarque était interrompue au beau milieu d'un mot (mais dans quelles conditions ces travaux ont-ils été relus ?). Je me souviens de cet épisode mémorable où j'avais posé la question fatidique à mon prof d'arts plastiques, qui nous avait auparavant distribué un texte polycopié : « Quel est le sens de cette phrase ? ». La phrase était visiblement mal construite, mais le professeur a mis dix minutes à comprendre - non sans me donner des explications de vocabulaire et d'art diverses et variées qui étaient certes passionnantes, mais ne répondaient pas à ma question. Lorsqu'il a enfin vu le problème, il a admis que j'avais raison, et qu'on avait, à son avis, omis un mot - un mot sans lequel la phrase était pour moi tout bonnement incompréhensible. Soit l'auteur l'avait fait exprès - et c'est alors un sacré tordu, sans compter que mon prof avait eu un mal fou à déceler le problème -, soit ni l'auteur, ni le professeur n'avaient été gênés par cette construction bancale.
En somme, ne courrez pas le risque, et relisez-vous attentivement - mais toute erreur n'est pas nécessairement fatale. Néanmoins, si l'on vous prend au piège, on sera bien moins tolérant après, et l'on vous reprochera la lourdeur de vos phrases en affirmant que vous ne savez pas bien les construire - même pour une erreur ponctuelle ! Méfiance...
Non :
Ce texte allie, d'une manière subtile, mais néanmoins profonde et puissante.
Non :
Ce texte, qui fait l'éloge d'un mode de vie utopique dont l'objectif second est la critique sociale par l'établissement d'un portrait en creux de la société réelle de l'époque.
Non :
Il y a une grande différence entre l'expression, directe mais nuancée, que ce texte fait d'une critique sociale se rattachant au contexte historique et culturel de l'époque.
Il existe certains cas, toutefois, où la complexification à outrance peut se révéler contre-productive. Tout d'abord, dans des matières scientifiques, où elle sera critiquée dès lors qu'elle contrecarre la progression rigoureusement déductive du raisonnement.
Non :
On a car on a, d'une part, - étant donné qu'on a déjà vu que , et que ce qui implique -, et d'autre part, car (en effet, ).
Oui :
On a d'où , et, comme , . Or, comme , on a d'où . On a donc
Ensuite, certains profs vous reprocheront la lourdeur de vos phrases, même si elles sont bien construites. Identifiez-les - ils sont rares - et modérez vos ardeurs dès lors que le texte s'adresse à eux.
Antoine Amarilli 2006-04-24