Le plus souvent, un travail plus long plaira au correcteur. Non pas qu'il appréciera de devoir passer plus de temps à lire votre copie, mais parce que, dans son esprit, un texte long signifie un texte riche ; c'est le mécanisme fondamental que nous tentons d'exploiter. Bien sûr, n'exagérez pas non plus, mais, si vous avez un travail cinquante pour-cent plus long que la moyenne, c'est en général un bon point, et, s'il est moins long que la moyenne, un handicap. Aussi, grattez autant que possible, dans les limites du sujet, et faites enfler vos idées par votre style pour obtenir un texte long et vide, comme quelques grammes de sucre enflent pour donner de la barbe à papa, filandreuse, doucereuse, et indigeste.
Il y a deux cas où, par contre, il faut se limiter. Le premier est tout simple ; quand il y a une limite de longueur. C'est votre pire cauchemar, mais il vous faut la respecter pour ne pas vous discréditer. Pour faire un texte long dans un espace réduit, il faut écrire petit (pour une limite en pages manuscrites) ou, sur ordinateur, réduire la taille de la police, les marges, et les divers espacements (entre paragraphes, entre titres, etc.), voire éventuellement recourir aux colonnes.
La seconde situation est celle d'un essai en langue étrangère où l'on vous note en fonction du nombre d'erreurs que vous commettez et non par rapport au fond. Dans ce cas, faites-en un tout petit peu plus que le minimum (pour ne pas faire « juste » le minimum), mais focalisez-vous alors sur la chasse aux fautes. Ce que vous écrivez en soi n'a aucune importance, du moment que ça emploie des tournures variées et que ça reste à peu près dans le sujet. Si vous n'avez pas les compétences requises pour dire ce que vous voulez dire, ne le dites pas, et évitez ainsi des erreurs pénalisantes au profit de la richesse des idées auxquelles on ne fait pas attention. Si la limite est à une page, et, bien sûr, si votre professeur met une note d'autant plus basse que le nombre de fautes est important, vous aurez presque toujours une meilleure note en écrivant une page et demie plutôt que trois pages. Par contre, si vous avez la chance d'avoir un professeur notant selon le nombre de fautes aux cent mots, par exemple, il est inutile de limiter la longueur ; contentez-vous d'éviter les risques inutiles.
Antoine Amarilli 2006-04-24